Depuis trente ans, la proportion d’immigrés reste stable dans la population européenne. Pourtant, les politiques migratoires s’enferment dans une concurrence au moins-disant entre pays européens. Les droits des étrangers sont systématiquement réduits, au mépris des engagements pris dans le cadre de la convention européenne des droits de l’homme.
Cela se manifeste par une politique de contrôle de plus en plus sophistiquée, un exemple : la très controversée agence FRONTEX avec 85 millions de budget annuel, 500 caméras et détecteurs, plus de 150 bateaux, avions et hélicoptères ; se révèle d’une inefficacité totale lorsqu’il s’agit de sauver des migrants en mer, le drame de Lampedusa en est le dernier exemple.
Mais ce n’est pas tout, une précarisation des conditions de vie, des entraves au regroupement familial, des discriminations dans l’accès aux droits (logement, santé, éducation, justice) sont autant d’armes utilisées par les pays européens à l’encontre des migrants, sans compter une chasse à l’homme permanente relayée par les médias, alimentant la peur. Le fantasme de l’invasion justifie la répression. Cette fuite en avant répressive est inopérante.
Dans la dynamique de la mondialisation, il est illusoire de vouloir dresser des obstacles au droit des hommes à circuler librement.
P.S : Article 13 de la déclaration universelle des droits de l’homme :
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Kevin Duparc. Administrateur du Cridev