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Édito : Les discriminations racistes et sexistes : Quels mécanismes ? Quels leviers d’actions ?

- 64% des discriminations islamophobes ont lieu dans les services publics »1

- « Les femmes voilées ou non restent les principales visées par des actes islamophobes : 75% des dossiers, dont 100% des agressions physiques des plus graves (entrainant plus de 8 jours d’Incapacité Totale de Travail) » 2

- Seulement 16% parmi les élu-e-s maires en France sont des femmes3

- A l’heure actuelle, pour un poste égal on constate une différence de 19.2% entre le salaire d’une femme et d’un homme4

- « Défendons à nos sujets blancs de contracter mariage avec les Noirs. ». Extrait du Code noir, édition de 172455

- « Les Blancs sont supérieurs à ces Nègres, comme les Nègres le sont aux singes et comme les singes le sont aux huîtres. » Voltaire...6

 
 
 
 
 

Esclavage, colonisations, système patriarcal, apartheid, capitalisme, génocide, « notre » Histoire et système ancre dans les esprits des préjugés tenaces engendrant de nombreuses oppressions et perpétuant toujours actuellement les inégalités.

S’ils sont courants, ces stéréotypes ne viennent pas de nulle part : en France, les préjugés véhiculés par exemple sur l’immigration post coloniale ont été nourris, depuis plus d’un siècle, par l’histoire des intrusions européennes sur différentes continents. En effet, depuis le Code noir établi par les colons en 1685, rares sont les intellectuel-le-s français-e-s qui ont remis en question le socle raciste sur lequel repose « notre » grille de lecture du monde et venant nourrir, entre autre, une négrophobie persistante se traduisant quotidiennement sur le sol français à travers les institutions et/ou par les citoyen-ne-s.

« Ces stéréotypes participent d’un héritage, celui d’une histoire coloniale qui n’est toujours pas évacuée », explique la sociologue Nacira Guénif-Souilamas, professeure à l’Université Paris-VIII, co-auteure des Féministes et le garçon arabe (L’Aube, 2004).7

 

En effet, la propagande de l’iconographie de l’époque coloniale a su persister dans le temps. Pour exemple, l’insulte raciste « bamboula », forgée au XIXe siècle par les colons pendant leur pillage et déstructuration du continent Africain, a ainsi été employée en février 2017 par un syndicaliste policier à une heure de grande écoute après le viol du jeune français Théo à Aulnay-sous-Bois : « “Bamboula”, ça ne doit pas se dire mais ça reste à peu près convenable », avait-il avancé.

Difficile de ne pas voir les similitudes entre les actes d’aujourd’hui, les colonisations d’hier et celles toujours actuelles qui tentent de prendre d’autres visages et de se normaliser…

Comme les sociétés, les préjugés ne sont pas figés, ils émergent et se renouvellent en fonction de l’actualité, du roman national distillé par les classes dominantes et ce, en fonction d’intérêts économiques et jeux de pouvoir locaux mais également internationaux…

Quel travail de chacun-e-s dans les luttes pour ne pas reproduire les formes d’oppressions que nous dénonçons ?

Face à ces constats et questions, le Cridev a choisi de se pencher sur ces sujets pour cette année 2017-2018.

L’idée : Travailler à mettre en lumière les mécanismes de stigmatisation et de discrimination, et ce, plus particulièrement des discriminations racistes et sexistes.

Les objectifs : Comprendre et décortiquer les mécanismes qui sous tendent les oppressions. Mais également expliquer l’importance de s’ancrer dans une démarche intersectionelle 8 en pensant des leviers d’actions pertinents, non hors sols, visant à une convergence des luttes sincère et respectueuse.

Notre mot d’ordre : Passer le micro aux premièr-e-s concerné-e-s par les oppressions

En effet, les membres du CRIDEV se positionnent en tant qu’allié-e-s, complices sur les oppressions non vécues directement en proposant des formations / déformations sur ces thèmes, avec un objectif de conscientisation et un travail sur nos propres représentations et nos privilèges conscients ou non. Bien qu’elles soient encore en cours de rangement après le chantier de « désherbage » de cet été, les ressources du Cridev pourront vous aider à approfondir le sujet (livres, outils pédagogiques que vous trouverez dans la « Ressourcerie »,...)

Enfin, le CRIDEV, qui souhaite devenir un acteur sincère dans le développement local et participer à sa juste place à une transformation sociale et populaire, développera ses actions sur le territoire sur les thèmes des discriminations racistes et sexistes en favorisant l’action communautaire en vu d’interpeller la sphère politique sur ces enjeux.

 
 

À découvrir (prochainement) au Cridev :


- Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman ». Abdellali
HAJJAT et Marwan MOHAMMED.


- Grèce : petit guide contre les bobards médiatiques. Publié par la CIMADE


- Petit guide pour conjuguer la migration au féminin. Publié par la CIMADE


- Petit guide de survie : répondre aux préjugés sur les migrations. Kit de RITIMO vendu au CRIDEV


- Education populaire et féminisme, récits d’un combat (trop) ordinaire. Editions la Grenaille


- La mécanique raciste. Pierre Tevanian avec préface de Saïd Bouamama


- Les Blancs, les Juifs et nous. Houra Bouteldja


- Discriminations Classe / Genre / Race Repères pour comprendre et agir contre les discriminations que subissent les femmes issues de l’immigration post-coloniale. Fatima Ouassak




Si vous venez pour m’aider, vous perdez votre temps. Mais si vous venez car votre
libération est intimement liée à la mienne, alors travaillons ensemble.

 
 
 

1Source : Lien web

2Source : Lien web

3Source : Lien web

4Source : Lien web

5Source : Lien web

6Source : Lien web

7 Extrait de l’article : « Comment naissent les discriminations » de Nabil Wakim

8 Notion employée en sociologie et en réflexion politique, qui désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société. Le terme a été forgé par l’universitaire féministe américaine Kimberlé Crenshaw en 1989.L’intersectionnalité étudie les formes de domination et de discrimination non pas séparément, mais dans les liens qui se nouent entre elles, en partant du principe que le racisme, le sexisme, l’homophobie ou encore les rapports de domination entre catégories sociales ne peuvent pas être entièrement expliqués s’ils sont étudiés séparément les uns des autres. L’intersectionnalité entreprend donc d’étudier les intersections entre ces différents phénomènes.

Alice Vettoretti – Co-Présidente du CRIDEV et Elise Schuhmacher – Chargée de mission en Animation.